Ces machines que nous devenons.

Quand je lis un livre d’une personne que je connais personnellement, j’ai toujours une petite fierté qui s’installe en moi. Ce sentiment est amplifié quand cette personne est une amie et une collègue. Mais soyez rassuré, je suis toujours aussi objectif et je respecte toujours ma première directive : j’écris seulement des articles sur mes lectures que j’aime et ça, nonobstant la personne qui l’écrit et mes liens avec elle.

Quand l’autrice Joe Rivard m’a dit le sujet de son livre à venir, il y a quelque temps déjà, je savais qu’elle jouerait dans mes terres, mes thèmes de prédilection. Quand elle m’a dit le titre, Ces machines que nous devenons, j’étais déjà conquis. Mais quand j’ai vu la superbe illustration de Sandy Cunningham qui trône sur la page couverture, j’ai lâché un petit juron typiquement québécois qui est venu consolider mon excitation!

J’ai reçu le bouquin, dans un magnifique coffret, en personne par l’autrice en mains propres sur le perron de ma porte. Coffret, nommé coffret du forgeron, composé du roman bien entendu, d’une très belle carte, car toute bonne histoire commence par une carte! D’un signet Corbeaux et machines entièrement fait à la main et qui est à couper le souffle. D’un superbe sous-verre en forme d’engrenage. D’un petit carnet parfait pour y mettre ses notes de lecture. D’un paquet de noix épicées et fumées qui n’ont pas fait long feu! Et pour terminer, un petit pot de thé Chic-chocs qui attend encore d’être dégusté. Alors, déjà en ouvrant le coffret, l’expérience de lecture commence et on pénètre dans l’univers de l’autrice.

C’est donc dans une très bonne disposition que j’ai entamé ma lecture et j’ai dévoré rapidement les 204 pages qui le composent. Vous me connaissez, je ne vous dirai pas grand-chose sur l’histoire pour ne pas divulgâcher et vous enlever le plaisir de votre lecture. Que l’essentiel! Nous sommes donc à Havre-du-Loup en 1899, dans une époque où les machines et l’industrialisation prennent de plus en plus de place au détriment des valeurs traditionnelles et du bien de l’humanité. Thomas, forgeron et père de famille, voit ces changements comme néfastes et responsables de la dérive sociétale qui suit le sillage de ces changements. Mais voilà qu’une menace pèse sur la ville, une maladie qui aspire l’âme de ses victimes pour les laisser comme des machines dépourvues d’humanité. Thomas se verra confier la mission d’y mettre fin par tous les moyens.

Nous voilà donc dans une uchronie qui joue avec les codes de l’horreur, du Steam punk, du fantastique et du merveilleux. Une belle marmite qui reçoit toutes ces idées et qui en fait une merveilleuse histoire qui nous tient en haleine tout du long de notre lecture. Les personnages sont bien développés et on s’identifie rapidement à eux, surtout Thomas. La cohérence de leurs actions fonctionne très bien avec leur psychologie et jamais il y a un élément qui ne colle pas. L’histoire est divisée intelligemment en trois parties qui nous amènent toutes à des degrés différents de lecture. Je ne vous en dis pas plus! L’écriture de l’autrice est fluide et on ressent bien les influences diverses qui teintent son histoire sans jamais prendre le dessus.

C’est donc une très belle lecture qui nous amène dans une uchronie pas si loin de notre présent et surtout très proche d’un futur en devenir. En ce sens, les thèmes choisis par Joe Rivard sont actuels et surtout universels et la grande question qui en ressort est : Est-ce que nous devenons tous et toutes des machines?

P.S. pour les gens de Rivières-du-Loup, vous allez trouver des places que vous connaissez et lors de votre prochaine marche, amenez la carte! D’ailleurs l’autrice a effectué des recherches pour faire correspondre les anciens noms de rues de notre ville avec son histoire!

Ces machines que nous devenons.

Joe Rivard, écrivaine

204 pages.

Éditions Les Six Brumes

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